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Imprimer sa propre BD : une réalité pour Daniel

Quand des idées prennent forme en BD

Le 15 juin 2025, la fête annuelle d’Apolline transforme la cour d’Etoy en petite ruche artistique : musique, danse, ateliers… et, un peu à l’écart, un élève de 12 ans qui feuillette fièrement sa propre bande dessinée imprimée. Daniel ne se contente pas de lire des BD, il en crée. Au milieu des familles, des poussettes et des rires, il confie simplement qu’il « prend toujours [ses] bandes dessinées pour aller en vacances ». Ses histoires l’accompagnent partout, comme un fil rouge qui le suit de la chambre à la cour de récré, et maintenant jusque sur les tables de la fête d’Apolline.

Daniel, 12 ans, auteur de BD à Apolline

Daniel a 12 ans et suit les cours de bande dessinée à l’école Apolline depuis un an, avec sa professeure Lorraine. S’il dessine depuis “toujours”, son déclic remonte à la petite enfance : « Quand j'étais tout petit, je voulais lire des bandes dessinées, mais je ne comprenais pas vraiment. Alors je me suis dit que je ferais mes propres bandes dessinées. Comme ça, après, tout le monde comprendrait. » Ce qui aurait pu rester une frustration devient un projet : trouver sa propre manière de raconter des histoires pour les rendre claires, accessibles, lisibles par tous.

De Tintin aux forêts imaginaires : un style bien à lui

Ses premières lectures, il les puise dans les Tintin. Il s’inspire « un tout petit peu » des couleurs et des formes de l’univers d’Hergé, notamment de ce choix de « ne pas faire trop d’ombres » et de bien distinguer chaque couleur pour qu’elles ne soient « pas trop proches les unes des autres ». Mais l’histoire, elle, est entièrement à lui. Dans sa BD, des amis partent se reposer en forêt, se perdent, doivent y passer la nuit, et vivent une série d’aventures avant de retrouver le chemin de la maison. Daniel avoue en sourire : « Pour celle-là, je ne faisais pas de scénario. J'inventais juste l'histoire au fur et à mesure. » Planche après planche, il construit son récit en avançant, comme ses personnages au milieu des arbres.

De la chambre à l’atelier : quand Apolline aide à aller au bout

Avant d’arriver à Apolline, Daniel avait déjà commencé sa bande dessinée « un peu chez lui ». C’est en cours, avec Lorraine, qu’il ajoute les « derniers gestes » pour la finaliser et la préparer à l’impression. En seulement une année, ce qui était un projet solitaire devient un objet fini, prêt à être montré, feuilleté, offert. Daniel explique qu’il a longtemps fait des dessins « super simples », et qu’il aime aujourd’hui les rendre plus complexes, toujours « au crayon », sans tablette ni écran. À Apolline, son univers n’est pas remodelé de l’extérieur : il est accompagné, peaufiné, mis en forme pour lui donner la force d’exister vraiment, jusqu’à tenir dans les mains un livre dont il est l’auteur.

« Son intérieur qui parle » : le regard d’une mère, la mission d’une école

À la fin, c’est sa maman qui résume peut-être le mieux ce que représente cette BD. Elle raconte combien cela la rend « très très heureuse » de voir que Daniel a trouvé « quelque chose qui le passionne depuis tout petit », une passion qui « vient de l’intérieur ». Pour elle, ses bandes dessinées, c’est « son intérieur qui parle », un style individuel et original dont elle est « très fière ». L’histoire de Daniel pourrait être celle de beaucoup d’enfants : une envie de raconter, un crayon, quelques lectures marquantes, et une école qui offre le cadre, la confiance et les outils pour aller au bout. À Apolline, la fête d’Etoy ne célèbre pas seulement des œuvres : elle célèbre des voix d’enfants qui se découvrent et se construisent à travers l’art.