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La technique physique du piano

La position du corps face à l'instrument

Cet article porte sur la posture, les bons réflexes et ceux à ne pas prendre, pour vous garantir un long futur dans votre carrière pianisitique. Nous avons également un article plus généraliste qui traite de la question : comment améliorer mon niveau de piano ? Article qui vous intéressera peut-être tout autant !

Les observateurs attentifs des gravures, peintures, photographies et vidéo de pianistes célèbres seront surpris de constater à quel point la position des pianistes face à leur clavier est variée. Franz Liszt nous paraît dominer son clavier de toute sa hauteur, assis assez haut, les doigts allongés, plantés comme de noueuses racines dans son clavier, tandis que Glenn Gould est assis presque en contrebas de son clavier et enfonce la tête dans ses épaules. Une conclusion s'impose : à chaque pianiste de trouver sa position, celle qui pour lui est confortable et lui permet de s'exprimer comme il le désire.

Pour les débutants, la recherche de la position idéale n'est pas aisée et demande de l'expérience. C'est la raison pour laquelle on conseille souvent une position de référence qui correspondrait à peu près aux critères suivants :

  • base de tout le corps : pieds à plat, (parfois un pied va derrière le tabouret pour obtenir un son spécial, déplacement de force) ;
  • être bien assis sur le bord des fesses, on ne s'assoit pas face au piano comme face à un bureau.
  • dos bien droit mais pas rigide, sentir comme une colonne dans le ventre et les reins ;
  • coudes à hauteur de clavier ;
  • épaules bien libres et souples ;
  • bras libres et souples ;
  • poignets dans le prolongement du coude ;
  • poignets au niveau du clavier pas cassés vers le bas ;

À chaque style de musique correspond une assise.

Ainsi, lorsque l'on joue de la musique antérieure à la musique romantique on joue plutôt près du clavier, tabouret bas, un peu en contrebas du clavier pour jouer avec précision avec les doigts (technique Glenn Gould). En revanche, pour la musique romantique, on jouera plutôt en dessus du clavier de façon à avoir le poids des bras sur les mains pour pouvoir exécuter les nuances parfois très fortes de ce type de musique (style Liszt). Néanmoins, comme chaque personne est différente, certains compositeurs comme Chopin préconisaient l'assise basse en opposition à l'assise haute de « ces casseurs de pianos » comme il le disait lui-même. De même la position romantique est spécialement étudiée pour permettre à l'interprète de mouvoir son corps en même temps que la musique : grands déplacements etc.

Le corps et le piano :

Lorsque l'on joue du piano, l'important étant de sentir dans le corps un tout. Des pieds jusqu'à la tête, les muscles, les articulations doivent être à leur place pour pouvoir exactement au moment où on veut, jouer exactement comme on veut. Dans notre cerveau, nos oreilles il y a le morceau de musique et il doit passer de l'état non accompli à accompli. Il faut qu'il passe de l'état spirituel à l'état matériel: du son. Concrètement, il faut le jouer. Jouer signifie : sur le clavier, de façon correcte, en fonction de ce que l'on veut faire sortir comme son, avec ses doigts il faut appuyer sur des touches.

Il ne doit rester aucune tension nerveuse.

Mais toute cette technique n'est pas une fin, ce n'est qu'un moyen. Certainement le meilleur pianiste de tous les temps et un des plus grands techniciens pianistiques, Liszt a dit : " Pour le virtuose, la technique n'est qu'un moyen d'accéder à d'autres mondes."

La souplesse

Pour n'importe quel style et n'importe quelle époque, le pianiste doit être souple pour, par ses actions sur le clavier, optimiser la qualité sonore du morceau. Le manque de souplesse fait perdre la valeur musicale du morceau.

La souplesse est avant tout une sensation physique.

Pour acquérir cette souplesse il faut toujours commencer par être assis de façon confortable au piano. Voir encadre ci-dessus.

Les doigts

On remarque que les grands pianistes posent leurs doigts sur le clavier de façon différente : à plat ou arrondis, recroquevillés, étendus, d'autres semblent beaucoup utiliser les poignets ou les bras, les doigts ayant une moindre importance. Explication technique : les doigts arrondis peuvent disposer d'une plus grande précision et rendre le son sorti plus net, voire sec, dans les grands traits pianistiques on appelle cela le "jeu perlé, brillant", les doigts à plat sur le piano ou légèrement sur-inclinés rendent le son rendu plus clair, plus fort, et plus coloré1.

La technique de doigts est utilisée pour faire passer un poids, une attaque à la touche et créer un son. Il faut savoir clairement quel son on veut obtenir pour utiliser la technique de doigts appropriée. Pour ce qui est des doigtés on citera Debussy: " À chacun de choisir son doigté pour jouer le plus confortablement possible".

Le pianiste doit faire attention à regarder ses propres doigts avant de chercher quelle technique il utilisera pour jouer. Par exemple, Vladimir Horowitz et Franz Liszt avaient de grandes mains et de très grands doigts qui ont influencé leurs choix techniques. Chopin lui, en se fondant sur les particularités propres aux cinq doigts de la main a construit une technique de doigt particulière, notamment pour l'index et l'annulaire qui sont plus durs à ressentir que les autres. Le quatrième doigt a une souplesse originale liée à un ligament qui le relie jusqu'au coude. Il a aussi considérablement émancipé la main gauche. Alors si vous avez de petites mains vous n'utiliserez nécessairement pas la même technique de doigt que quelqu'un pourvu de grandes araignées digitales, ce qui n'est pas un désavantage du tout !

Il faut aussi savoir adapter la manière dont on joue au type de musique que l'on joue. À une époque correspond une technique de doigts.

La technique de doigts au piano provient de la technique claveciniste d'abord, les clavecinistes bien que jouant aussi sur un clavier n'utilisent pas les doigts de la même manière. Bach, Couperin, Rameau, Mozart, Haydn, Scarlatti… les baroques et les classiques en général à cause du clavier particulier qu'ils utilisaient : touches moins lourdes, plus petites, plus courtes, n'utilisaient pas la même technique : tout est dans l'articulation des métacarpes et la sensation de la pulpe des doigts. On peut dire que c'est très minimaliste.

Avec le perfectionnement du piano a la période romantique et l'invention du double échappement, les touches ont été allongées, agrandies, alourdies; le clavier a pris de l'ampleur, les compositeurs ont alors complètement utilisé les nouvelles possibilités techniques avec grands accords, déplacements amples des deux mains, les doigts seuls ne suivent presque plus et on a encore plus besoin des membres du tronc : buste, épaules, bras, poignets.

Il serait absurde et ridicule d'utiliser la technique de Liszt pour jouer du Mozart car ils n'ont pas utilisé le même instrument pour composer, d'où leurs habitudes techniques différentes, de même que l'on n'utilise pas ses doigts de la même façon pour jouer Brahms et Debussy.

En général ce qui est recommandé est de sentir une voûte dans la paume de la main au niveau des métacarpes. Le poignet doit être au niveau du clavier, les métacarpes plus haut que le poignet pour permettre une meilleure sensation de la voûte qui part de la base du petit doigt et relie jusqu'au pouce. Les doigts doivent être posés et jouer arrondis, le doigt frappe la note grâce à la rapide articulation des métacarpes et non pas grâce à l'abaissement du poignet.

L'abaissement du doigt sur le clavier est appelée attaque et est en réalité une tension du muscle dans la paume immédiatement suivie d'une détente. Suivant comment on veut attaquer la touche, le doigt frappera la touche depuis un point haut ou bas, on jouera dans le fond de la touche pour faire des pianissimo ou en levant les poignets pour avoir un toucher léger. Pour les passages de virtuosité, le tout est de travailler en ressentant avec les doigts les positions et en restant collé au plus près du clavier.

Pour développer et relier cet article sur les doigts avec sur la technique pianistique en général, on a vu que c'est aussi question de sensations et une affaire de tout corporel et donc les doigts doivent aussi bénéficier de l'aide des poignets qui pivotent latéralement et verticalement. Les accords sont souvent joués avec le poids des épaules pour jouer un son bien plein. Mais encore une fois, tout dépend du son que l'on veut faire sortir.

La main

Le débutant apprend, dès son 1er cours, que sa main doit former une "voute" comme s'il tenait une balle. Ainsi, les doigts sont-ils automatiquement arrondis, position indispensable pour le départ de l'apprentissage (l'élargissement des techniques pianistiques notamment les doigts plus à plat, viendront plus tard). Pour garder cette voute, le professeur invite l'élève à retrouver seul la position en englobant son genou avec sa main. Position que l'on a naturellement: laissez votre bras ballant le long du corps et vous remarquerez que les doigts ne sont pas tendus mais arrondis, la main formant ainsi la voute pré-citée.

Cela vous tente d'essayer ? Xavier, professeur de piano chez Apolline, offre une initiation au piano gratuite, via notre chaîne Youtube.

Le poignet

Le poignet joue un rôle primordial lors de l'exécution d'un morceau de musique. Avec le bras et l'épaule c'est lui qui va garantir la souplesse des gestes et la fluidité de la musique. Ainsi, suivant sa position la note ne sonnera pas de la même façon : on dit que l'on donne une couleur à la note.

Donc le poignet doit être souple de trois façons : la souplesse latérale (de gauche à droite), verticale (de bas en haut) et rotative (le poignet pivote sur son axe).

Le bras

Les bras, quant à eux, suivent le mouvement des poignets, ils les accompagnent.

Les épaules

Les épaules jouent un rôle important dans la souplesse générale. Elles doivent être en position basse, pour privilégier une respiration profonde (un peu celle des chanteurs), détendues, pour avoir la souplesse au niveau du coude et du poignet. Elles servent également pour donner de la puissance aux accords et aux passages fortissimo que l'on peut jouer légèrement penché vers l'avant (dos toujours droit) et en transmettant tout le poids du haut du corps au bras par les épaules.

Le haut du corps

Le haut du corps doit, généralement, être stable et bien droit. Mais, dans le feu de l'action, en plein morceau, il peut avoir des mouvements. Il faudra toujours cependant veiller à ce que ceux-ci ne gênent en rien le toucher.

Le pied

Bien que l'on pense que les pieds ne servent à rien d'autre au piano qu'à appuyer sur les pédales, les pieds sont la base de tout. Être bien assis et bien ancré au sol lorsque l'on joue au piano est un moyen de se sentir bien, tant au niveau physique que psychique. En effet, les mouvements du corps demandent que l'on soit bien ancré pour pouvoir se pencher etc.

Lorsque l'on joue des pièces qui demandent de jouer des accords et des nuances fortes on placera son pied gauche sous le tabouret, sur les orteils de façon à pouvoir appuyer et donner de la force sans perdre l'équilibre et ainsi jouer aisément ces passages.

De même, être bien ancré à chaque fois que l'on joue est important en vue du jeu en public. D'abord parce que cela renvoie une image assurée du pianiste mais aussi parce que cette habitude permet de retrouver les conditions habituelles de travail et de jeu. Pour simplifier on peut dire que l'on se sent comme à la maison. Cela enlève un poids de stress.

La détente musculaire

Il est très important de relâcher tous ses membres lorsque l'on joue. En effet un poignet trop crispé peut entraîner des douleurs au coude et même aux épaules. Le rehaussement des épaules est aussi un mauvais réflexe très courant chez les pianistes. Il entraîne une douleur dans le creux de l'épaule qui met du temps à se calmer.

Il est important de se tenir droit.

Un poignet relâché et un jeu partant de l'épaule permettent un toucher plus agréable du clavier.

Une chose dont on ne parle pas assez est aussi la détente des muscles maxillaires ou plus simplement de la mâchoire, que certaines personnes tendues par la difficulté d'un morceau ont tendance à trop contracter, créant ainsi des tensions, ce qui a un mauvais effet tant sur l'interprète que sur la musique qu'il joue, car il n'est alors pas totalement détendu.

Par ailleurs, désirez-vous commencer à prendre des cours de piano ? Vous posez vous la question : pourquoi commencer le piano plutôt qu'un autre instrument ? Nous avons écrit tout un article qui vous aidera certainement à faire votre choix !

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Technique_du_piano

Apolline est une école d'arts, offrant des cours de musique (cours de batterie, cours de piano, cours de guitare et cours de chant) et d'art visuel (cours de Manga, cours de dessin académique), basée à Lausanne en Suisse.